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L'intelligence est-elle influencée par un facteur génétique ? Ou influencée par l'environnem

  • ibtissemboumediene
  • 10 janv. 2016
  • 9 min de lecture

Depuis toujours, un débat existe sur la question de l’intelligence innée ou acquise. Les recherches actuelles permettent d’affirmer que l’intelligence d’un individu est influencée par le facteur environnemental mais aussi génétique.

Des observations ont permis d’émettre l’hypothèse d’une intelligence portée partiellement par la génétique. On peut observer que lorsque quelqu’un excelle dans un domaine, un de ses parents proche excellait dans ce même domaine. Prenons exemple sur Picasso, son père était artiste. De même pour Mozart, son père était musicien. Prenez exemple sur vous-même, pensez à un domaine dans lequel vous excellez ? Des facultés en mathématiques ? En sport ? En musique ? Ou retournez la question dans l’autre sens, y a-t-il un domaine dans lequel vous êtes en difficulté ? Maintenant, cherchez dans votre famille proche, quelqu'un a surement des facultés en commun avec vous.

Parmi les huit intelligences qui existent, prenez par exemple l’intelligence logico-mathématique. Quelqu’un qui n’a pas un « don » innée ne deviendra sûrement pas mathématicien. Il pourra néanmoins travailler dans ce domaine afin de s’améliorer considérablement sans pour atteindre la perfection dans ce domaine.

Ainsi, notre intelligence est innée mais aussi acquise. Mais dans quelle mesure ? L’intelligence étant une notion abstraite, difficilement quantifiable, il est impossible de fournir un pourcentage exact sur la proportion d’inné et d’acquis. Néanmoins, des expériences ont été réalisée afin d’estimer cette proportion.

Un nouveau-né possède un cerveau malléable, c’est-à-dire qu’il n’a pas fini de se former et d’acquérir toutes ses capacités. De ce fait, dès la naissance, le cerveau ne demande qu’à créer de nouvelles connexions cérébrales qui sont responsables de son apprentissage, par exemple l’acquisition de la capacité à marcher, à parler parfois même plusieurs langues. Si à la naissance, chaque enfant a une capacité intellectuelle plus ou moins commune, cela ne veut pas dire que tous auront la chance de devenir des surdoués.

En effet, de nombreux chercheurs pensent que l’environnement dans lequel évolue l’enfant influe considérablement sur le développement du cerveau.

L’Innée : la génétique

Des expériences ont bien prouvé qu’il y a bien un facteur génétique dans l’intelligence mais comment se traduit-il ?

On pourrait en effet penser que l’intelligence ne découle que d’un ou deux gènes « intelligents », des scientifiques ont découvert qu’elle serait en réalité le résultat de la participation de milliers de gènes, et chacun d’eux contribuent à une infime part de la constitution de notre intelligence.

Les premiers hommes qui ont quitté l'Afrique il y a de cela 100 mille ans étaient porteurs d'un large spectre d'allèles pour une haute ou pour une basse intelligence. Ceux qui ont émigré vers les climats froids d'Europe et d'Asie ont été soumis à la difficulté intellectuelle de survivre dans des climats extrêmement rudes, si bien que les « moins intelligents », porteurs des allèles pour une moindre intelligence, n'ont pas survécu.

La pression de sélection pour améliorer l'intelligence eut lieu chez ceux qui ont connu la difficulté de survivre à des hivers rigoureux. Ce fut un nouvel environnement plus exigeant en raison de la nécessité de chasser les grands animaux pour l'alimentation, de garder les enfants au chaud, qui a rendu obligatoire pour la survie la construction d'abris et de vêtements. Pour toutes ces raisons, les climats froids ont exercé une pression de sélection pour une plus grande intelligence. On peut donc parler de sélection naturelle.

L’intelligence humaine issue de la génétique se résume donc en deux paramètres :

- Quantitatif : la quantité d'allèles pour une haute intelligence dans un génome.

- Qualitatif : la qualité des allèles présents dans un génome (haute intelligence, très haute intelligence, ...)

Les humains portaient des allèles de haute et de faible intelligence. Au cours du temps et grâce à la sélection naturelle, les proportions des allèles de haute intelligence n’a cessé de croitre.

Mais comment l'intelligence est-elle portée par des gènes ? Afin de répondre à cette question, il faut dans un premier temps déterminer comment l’information génétique se transmet de générations en générations.

Le transfert de l'information génétique

Pour commencer, le génome humain est composé de 23 paires de chromosomes contenant l’ADN humain, soit 46 chromosomes. Une paire de chromosome contient un chromosome venant de la mère de l’individu et un chromosome venant du père. En temps normal, chaque chromosome possède 1 chromatide. Lors de la reproduction humaine, l’information génétique va être transportée par les gamètes, (par les spermatozoïdes chez l’homme et par l’ovule chez la femme). Alors que la reproduction cellulaire humaine se fait par mitose, la formation des gamètes va se faire grâce à un autre phénomène, la méiose.

A la différence de la méiose, la mitose va conserver la totalité de l’information génétique, les cellules filles vont être identiques aux cellules mères. Lors des deux divisions cellulaires, deux phases peuvent se distinguer : L’interphase et la division. La division peut être soit une mitose, soit une méiose. Au cours de l’interphase a lieu la réplication de l’ADN. Les chromosomes jusqu’à présent à une seule chromatide vont devenir des chromosomes à deux chromatides.

Ces deux chromatides seront rigoureusement identiques. Une fois l’interphase terminée, c’est le tour de la division. Cette division se décompose en 4 parties : la prophase, la métaphase, l’anaphase et télophase. Pour cela nous allons nous séparer en deux parties :

Mitose : Lors de la prophase, l’ADN commence par se condenser jusqu’à être observable au microscope optique. Ensuite vient la métaphase où les centromères (partie du chromosome qui unit les deux chromatides) vont s’aligner sur le plan équatorial de la cellule. Au cours de l’anaphase, chaque chromatide de chaque chromosome va être attirée par un pôle différent de la cellule qui va alors donner naissance à deux cellules filles pendant la télophase. Ainsi, l’information génétique est conservée lors de la mitose.

Méiose : La méiose se décompose en deux divisions. La première est dite réductionnelle. Les chromosomes doubles durant la prophase vont se condenser et les deux chromosomes de chaque paire vont se coller entre eux au niveau d’une seule chromatide pour chacun des chromosomes. Il y a alors des chances qu’un phénomène appelé le « cross-over » se produise, les 2 chromatides collées des deux chromosomes doubles vont se croiser et « échanger » un bout de leur séquence nucléotidique ! Les paires de chromosomes doubles vont s’aligner sur le plan équatorial de la cellule durant la métaphase et chaque chromosome de chaque paire va être attiré par un pôle différent de la cellule lors de l’anaphase. Ensuite vient la télophase où deux cellules filles vont se former contenant chacune ce qui se trouve à un pôle de la cellule mère.

La seconde division, dite équationnelle, va suivre le même mécanisme que la mitose, donc à partir des 2 cellules issue de la première division, 4 cellules filles vont ainsi se créer. C'est ainsi que l'information génétique se distribue dans les gamètes. Selon ce mécanisme, il existe 223 soit environ 8 400 000 possibilités de gamètes différentes pour un seul individu et ce nombre est multiplié par deux en cas de cross-over (cf. ci-contre).

Nous avons expliqué le transfert de l'information génétique entre générations. Il reste alors à déterminer le rôle que jouent les chromosomes dans l'intelligence humaine.

Le rôle des chromosomes

Les gènes n'agissent pas de façon linéaire : ils induisent, en interaction les uns avec les autres, des cascades de réactions extrêmement complexes impliquant une multitude d'acteurs différents. Il n'y a pas le ou les gènes de l'agression. Il y a des gènes qui codent pour des protéines qui, suivant la région de l'organisme où elles sont produites, rempliront des fonctions différentes. Chez la souris, l'un des gènes impliqué dans l'agression, est aussi impliqué dans la fabrication de l'émail des dents .Ce qui veut dire que chaque gène est polyvalent et il est impossible de dresser une carte du génome où l'on ferait correspondre tel gène à telle fonction.

Ainsi, si les chromosomes jouent un rôle dans l'intelligence.

La génétique est donc un facteur essentiel dans l'obtention de l'intelligence. Intéressons-nous maintenant à l'acquis. Qu'est ce qui, dans notre environnement, nous rend plus ou moins "intelligent" ?

Les Hommes peuvent-ils améliorer leurs facultés intellectuelles ou sont-ils contraints à demeurer au même niveau mental que la nature leur a conféré ?

Des études ont été réalisées et la conclusion est la suivante : l'intelligence est influencée par une multitude de facteurs de l'environnement.

Ces facteurs sont :

Milieu socio-culturel

Famille

Le cadre familial est un facteur qui influence fortement l’intelligence de la personne concernée. En effet, lorsque l’individu a accès aux ressources nécessaire pour maintenir l’activité cérébrale dans un parfait état, lorsqu’il vit dans un milieu calme, qui constitue un cadre sérieux qui favorise ses études, les facultés intellectuelles de cet individu vont être influencées positivement. En revanche pour un individu qui sera dans l’impossibilité de travailler sérieusement ou qui aura un entourage qui ne l’aide pas dans son travail scolaire, cet individu aura plus de difficulté pour développées ses facultés intellectuelles à cause du manque de liaisons entre ses neurones, liaisons qui se font jusqu'à environ 16 ans. Les parents d'Arthur Ramiandrisoa, lauréat du bac à onze ans, affirmaient que leur fils n'est pas né surdoué, mais qu'il

l'est devenu grâce à la méthode d'éducation qu'ils ont mise au point. L'enfant avait donc un potentiel que ses parents ont aidé à développer et à utiliser. Interrogé sur la meilleure méthode pour devenir intelligent, le généticien français Albert Jacquard a répondu : "Il est très facile de ne pas devenir intelligent en s'assoupissant dans la passivité des réponses apprises, en renonçant à l'effort de formuler ses propres questions". En un mot, l'intelligence se travaille, se cultive et n'est pas acquise dès la naissance.

Éducation

L'éducation joue également un rôle important dans le développement de l'intelligence. Un individu possédant des potentiels intellectuels doit être en mesure de les exploiter. L'éducation sert à développer les facultés intellectuelles à travers des exercices de différents types comme la compréhension, le raisonnement logique, l'expression orale ou écrite. Elle doit en plus s'adapter aux capacités de chaque individu. C'est pour cela qu'il existe des écoles pour les enfants "surdoués" et "en difficulté".

Enrichessiment environnemental

Une étude effectuée par Rosenzweig et Bennett (1996) a montré l’effet de la richesse de l’environnement sur la plasticité cérébrale. En effet, ils ont pu mettre en évidence que le cerveau des rats élevés dans un milieu enrichi, présente un épaississement du cortex qui traduit un nombre de connexions synaptiques (liaisons entre les neurones) croissant. Ainsi, l’environnement enrichi augmenterait le nombre de connexions entre les neurones ce qui signifierait une augmentation proportionnelle de notre intelligence

Statut économique

Différentes études relient le statut socio-économique au QI. Les individus ayant un meilleur statut socio-économique ont 17 points de plus en moyenne dans le même examen que ceux qui sont plus démunis.

Dans une étude faite par Wahlsen en 1995, les enfants ont été transférés de maisons à statut socio-économique modeste à d’autres dont le statut est élevé. Celle-ci a montré que les scores des tests se sont améliorés de 16 points. Cela veut-il dire que les enfants riches sont plus intelligents ? Bien sûr que non, mais cela veut dire que l’accès aux différentes ressources permet d’améliorer l’intelligence.

Mode de vie

L'influence du mode de vie dans l'intelligence est moins visible de nos jours.

Néanmoins, selon le mode de vie des populations, des types d'intelligences (cf. partie différents types d’intelligence) se développent plus que d'autres.

Prenons exemple des Aborigènes du Nord de l'Australie, leur intelligence visuo-spatiale (se repérer dans l'espace) est beaucoup plus développée que ses autres types d'intelligence, tout simplement car ils vont la solliciter au quotidien.

Quelqu'un qui vit à Paris va rencontrer beaucoup de monde, va discuter avec une multitude de personnes. Au contraire, quelqu'un qui vit dans un endroit très isolé, à la campagne, va moins discuter et par conséquent, ses intelligences interpersonnelle (relations avec les individus qui nous entourent) et lexico-verbale (savoir s'exprimer) vont moins se développer dans un cas que dans l'autre.

«L'effet Mozart»: Selon une étude réalisée en 1993 par l'Université de Californie, les enfants exposés pendant dix minutes à de la musique classique verraient leur QI augmenter de 8 points, alors que les autres individus du même âge ne gagnent que 4 points. Cependant, les détracteurs de cette théorie affirment que les meilleurs résultats seraient dus à l'état de relaxation lié à l'écoute de la musique.

De la même manière, une personne ayant plusieurs langues maternelles aura plus de facilités à en apprendre une autre. En effet, son cerveau est ouvert aux sonorités de plusieurs langues, donc s'entraînera rapidement à la pratique de celles-ci. Cela est lié à la stimulation des neurones qui établissent des liaisons entre eux (cf. plus haut)

Mais le milieu socio-culturel n'est pas le seul à influencer notre intelligence ! Des facteurs biologiques entrent aussi en jeu !

Facteurs biologiques

Un nombre non quantifiable de facteurs biologique influent sur notre intelligence, mais ils ont pour la plupart une influence négative. Nous citerons les deux principaux.

* L'alcool

Nous savons déjà que la consommation chronique d'alcool entraine une mort neuronale importante. En effet le volume du cerveau des malades alcooliques diminue.

Au niveau de la cognition, la consommation chronique d'alcool provoque des déficits qui concernent : les capacités visuelles et spatiales, le contrôle de la posture, les capacités de planification, d’adaptation, de prise de décision, de maniement du langage.

Plus ou moins longtemps après le début de « l’alcoolisation », les substances grises et blanches de l’individu vont se réduire dans le cortex cérébral. Or, vu que la quantité de substance blanche est directement liée à l’intelligence la consommation chronique d’alcool a un impact sur cette intelligence.

De plus, il est prouvé que l’alcool bloque l’effet excitateur du neurotransmetteur glutamate en se fixant sur le récepteur NMDA. Nous ne nous attarderons pas sur ce phénomène mais il faut savoir qu’un neurotransmetteur est une molécule chimique qui

assure la transmission des messages d'un neurone à l'autre, au niveau des synapses. Donc l’alcool se fixe sur le récepteur NMDA, impliqué dans l’apprentissage, la mémoire et le développement neuronal et le détériore.

Le cannabis

Il a été démontré que l’exposition aux drogues a des effets sensiblement négatifs sur le fonctionnement cognitif. En effet, la consommation prolongée de cannabis bloque la libération du neurotransmetteur excitateur, appelé l’acétylcholine, dans l’hippocampe, affectant ainsi le fonctionnement du cerveau. Cet effet chronique entraîne la diminution du volume de l’hippocampe accompagnée de l’altération de la mémoire et de la réduction des capacités d’apprentissage de lecture et de calcul, des capacités directement impliquées dans l’intelligence.

Chaque individu a un potentiel de capacités mentales à la naissance. Selon l'environnement et la qualité de vie, il pourra atteindre le maximum de ce potentiel ou non. Ainsi, l'intelligence humaine est en grande partie innée mais aussi acquise.


 
 
 

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